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de luy, il fut au devant de ces Princes juſques à trente ſtades de ſon Camp. Mais à peine fut il arrivé ſur une petite eminence, qu’il vit paroiſtre les Troupes d’Abradate, & celles qu’il avoit envoyées à ſa rencontre jointes enſemble : ſi bien que s’avançant, ſuivy d’environ cinq cens chevaux ſeulement, il fut au devant d’Abradate & de ſes Rivaux. Il eſt vray qu’il y fut un peu lentement, afin d’avoir plus de temps à ſe preparer à une entre veuë qui avoit tant de choſes capables d’eſbranler l’ame la plus ferme : ces deux Corps avançant donc chacun de leur coſté, furent bientoſt aſſez prés l’un de l’autre pour permettre à ceux qui eſtoient aux premiers rangs de ſe connoiſtre ; ſi bien que le Roy d’Aſſirie, Abradate, & Mazare, n’eurent pas pluſtost connu Cyrus, que voulant luy rendre le reſpect qu’il luy devoient, comme à leur ancien Vainqueur, & comme à leur Protecteur qu’il alloit eſtre ; ils s’avancerent vers luy en quittant leurs Gros. Cyrus de ſon coſté n’eut pas pluſtost veû leur action, qu’il fit auſſi la meſme choſe : & deſcendans tous de cheval en meſme temps, à quinze ou vingt pas les uns des autres ; Abradate, ſuivant qu’ils en eſtoient convenus le Roy d’Aſſirie, Mazare, & luy, s’avança le premier, en les preſentant à Cyrus ; Seigneur luy dit il, ſi j’eſtois venu ſeul aupres de vous, j’aurois deû craindre de n’y eſtre pas bien reçeu, mais vous amenant deux ſi vaillants Princes, & tant de braves gens qui les ſuivent, j’oſe eſperer que vous ne me refuſerez pas la protection que je vous demande : principalement ſi vous conſiderez que je vous amene un Prince, dit il en monſtrant Mazare, qui vous auroit amené la Princeſſe Mandane, ſi elle l’euſt voulu croire : & qui eſt bien marry de ne vous amener pas le Prince