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vous. Quoy Mazare, reprit il, les Dieux voudroient encore que je vous deuſſe ma liberte ! ils le veulent ſans doute, repliqua mon Maiſtre ; mais pour faire que cela ſoit, haſtes vous s’il vous plaiſt de vous mettre en eſtat de nous ſuivre. Ha non non, repliqua ce Prince violent, je ne veux rien devoir à celuy qui m’a ravy la Princeſſe Mandane : quand je vous auray delivré, reprit Mazare, je ne pretens pas que vous me ſoyez redevable : puis qu’en vous rendant la liberté, je vous auray encore moins rendu, que je ne vous auray oſté. Cependant, adjouſta t’il, ſi vous voulez aider à Cyrus à delivrer cette Princeſſe, il faut accepter la liberté que je vous offre, & l’accepter meſme promptement, car les moments nous ſont precieux. Ha Mazare, s’eſcria le Roy d’Aſſirie, vous avez trouvé la voye de faire que je reçoive la liberté que vous m’offrez ? je ne puis encore touteſfois vous promettre d’oublier le paſſé : car il faudroit que je puſſe oublier Mandane, & que je me puſſe oublier moy meſme : & tout ce que je puis, eſt de vous dire que comme je fais touſjours tout ce qui eſt en ma puiſſance, pour faire que mes Amis, mes Rivaux, & mes Ennemis, ne me ſurpassent pas en generoſité, il eſt à croire que je ne ſeray pas moins genereux que vous : & que je ſeray Maiſtre d’une partie de mes ſeutimens. Quoy qu’il en ſoit, reprit le Prince Mazare, haſtons nous : alors les Gardes du Roy d’Aſſirie, qui eſtoient tous de noſtre intelligence, luy aiderent à ſe lever : en ſuitte dequoy, le Prince Mazare luy donnant une Eſpée avec le meſme reſpect qu’il avoit accouſtumé d’avoir pour luy, quand il eſtoit à Babilone : tenez Seigneur, luy dit il, tenez, voicy dequoy punir Mazare, quand vous aurez delivré Mandane, ſi vous n’eſtes pas ſatisfait. Eh veüillent les Dieux (repliqua