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c’eſt à dire fils du Roy de Perſe, & que depuis cela il a conquis pluſieurs Royaumes, elle change de ſentimens pour luy ? Non, non adjouſta t’il, elle n’en changera jamais : & je ſuis meſme contraint d’avoüer, qu’elle a raiſon de n’en changer point. Auſſi ne ſongez-je plus à pretendre rien à la poſſession de cette Princeſſe : & je borne toute mon ambition, à n’en eſtre plus haï. Ouy Mandane, pourſuivit il, je pouvois vous faire voir mon veritable repentir, & vous rendre quelque ſervice ſi conſiderable que vous fuſſiez forcée par voſtre generoſité de me pardonner, & de me redonner voſtre amitié, je ſerois ce me ſemble aſſez ſatisfait dans mon malheur. Du moins ſuis-je perſuadé, que ſi je n’eſtois pas content, je ſerois touſjours en eſtat de ſouffrir patiemment, & ſans m’en pleindre jamais, tous les maux que l’amour me feroit endurer : mais le moyen, diſoit il, de parvenir à ce que je veux ? Seigneur (luy dis-je, afin de le faire reſoudre à quitter fou Deſert) vous pourriez ce que vous dittes, ſi vous imaginiez les voyes de delivrer la Princeſſe des Medes, & de la remettre entre les mains du Roy ſon Pere : mais pour cela, il faut renoncer à la Solitude ; il faut aller où eſt Mandane ; & chercher les moyens de faire ce que je dis. Ha Orſane, s’eſcria t’il, vous ne parlez comme vous faites, que pour me faire abandonner cette Grotte : car enfin vous jugez bien que ce que vous dittes n’eſt pas aiſé à faire. Si nous eſtions ſur les lieux, repris-je, j’en parlerois plus affirmativement : mais ce qu’il y a de vray eſt que tant que vous ſerez dans ces Bois, vous ne rendrez jamais aucun ſervice à la Princeſſe que vous aimez ? qui haïra touſjours voſtre memoire, & qui ne sçaura jamais que vous vous eſtes repenty de l’avoir enlevée : c’eſt pourquoy je