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a des Troupes, & un Royaume d’où il en peut encore tirer : & que l’autre n’a pas une de ces deux choſes : c’eſt pourquoy Andramite, dittes s’il vous plaiſt au Roy voſtre Maiſtre ce que je vous ay dit, & me faites sçavoir ſa reſolution. Cependant (adjouſta Cyrus, qui eſtoit bien aiſe que les flames d’Andramite ſe ralumaſſent pour Doraliſe, afin qu’il agiſt encore plus fortement aupres de Creſus) il ne tiendra qu’à vous que vous ne portiez des nouvelles de Panthée à l’illuſtre Abradate : car ſi vous le voulez, je vous feray conduire vers cette Princeſſe. Andramite entendant parler Cyrus de cette ſorte, ne pût refuſer de voir une Perſonne qu’il aimoit, depuis qu’il avoit eſté capable d’aimer : ſi bien qu’acceptant l’offre qu’on luy faiſoit, il ſe laiſſa conduire par Lygdamis, eſtant ravy de joye de pouvoir aller dire à Doraliſe qu’il travailloit pour ſa liberté, auſſi bien que pour celle de Panthée aupres de qui elle eſtoit. Andramite fut reçeu de cette Princeſſe, avec beaucoup de civilité, & meſme avec beaucoup de ſatisfaction : car comme elle ne sçavoit point que Creſus ne cherchoit qu’un pretexte pour faire que ce Traité ne s’achevaſt pas, elle ne douta point du tout qu’elle ne fuſt bientoſt en eſtat de revoir ſon cher Abradate. Doraliſe de ſon coſté, ne fut pas incivile pour Andramite : il la retrouva pourtant telle qu’il l’avoit veuë autre fois : c’eſt à dire fort belle, infiniment aimable, & un peu malicieuſe. En effet, au lieu de le remercier des foins qu’il prenoit pour la liberté d’une Princeſſe qui devoit cauſer la ſienne, elle luy dit en riant, qu’elle ne trouvoit pas que ce qu’il propoſoit fuſt une choſe qui valuſt la peine de ſortir de priſon, pour y devoir ſi toſt rentrer : car enfin (luy