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Cyrus fut pourtant inconſolable, de ce qu’il n’avoit pas rencontré ſon Rival : & il ſongeoit deſja par quelles voyes il pourroit forcer le lendemain les Retranchemens des Ennemis : lors qu’il vit revenir Aglatidas. A peine fut il entré dans ſa Tente (où il eſtoit preſques ſeul, tout le monde s’eſtant retiré pour le laiſſer repoſer une heure ou deux) qu’il fut à luy les bras ouverts : & bien mon cher Aglatidas, luy dit il, sçavez vous comment ſe porte la Princeſſe, & comment on la traite à Sardis ? Seigneur, repliqua t’il, on la garde ſi ſoigneusement, qu’il ne m’a pas eſté poſſible de sçavoir particulierement de ſes nouvelles : je sçay touteſfois qu’elle eſt en ſanté, & qu’on la ſert avec beaucoup de reſpect : mais comme elle eſt dans la Citadelle, auſſi bien que la Princeſſe Palmis, que l’on ne garde pas moins exactement que la Princeſſe Mandane, il n’a pas meſme eſté au pouvoir de Feraulas, tout adroit qu’il eſt, de trouver les moyens de faire rien dire à Marteſie. Ce n’eſt pas que je n’aye. veû la Princeſſe : quoy, interrompit Cyrus, vous avez veû Mandane ! & comment l’avez vous pû voir ſans luy parler ? je l’ay veuë Seigneur, reprit il, ſur le haut d’une des Tours de la Citadelle, où elle va tous les ſoirs ſe promener, avec la Princeſſe de Lydie : mais les toſſez ſont ſi larges, & cette Tour eſt ſi haute, que je l’ay preſque veuë ſans la voir : puis que je n’ay pû luy parler, ny peut-eſtre en eſtre veû. Il me ſemble pourtant, adjouſta t’il, qu’une des Femmes qui la ſuivoient me fit quelque ſigne, mais je n’en voudrois pas reſpondre : quoy qu’il en ſoit, dit il : Feraulas la voit tous les jours de cette ſorte : car le lieu où l’on a logé les Priſonniers de Guerre, eſt vis à vis de cette Tour. Si