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accorder le pardon que vous demandez : & plus juſte encore, adjouſta Cyrus, de luy refuſer, puis qu’elle n’en a pas beſoin. Pherenice reſpondit au compliment de Cyrus, avec beaucoup de civilité : en ſuitte de quoy, Araminte & luy ſe mirent à parler de la vertu de Panthée ; de la liberaté d’Abradate ; du malheur de Perinthe ; & de l’agreable humeur de Doraliſe. Mais comme il eſtoit deſja tard, Cyrus prit congé de cette Princeſſe : & fut à l’Apartement de Panthée, pour luy dire auſſi adieu : & pour la remercier de ce qu’elle avoit bien voulu qu’il euſt sçeu toutes ſes avantures. Il l’aſſura que Pherenice les avoit racontées avec beaucoup de grace : & il luy demanda pardon d’eſtre forcé par les loix de la guerre ; par la fidelité qu’il devoit à Ciaxare ; & par l’intereſt de Mandane, à ne la rendre pas encore au Roy ſon Mary : la ſupliant de croire que c’eſtoit avec une douleur extréme, qu’il ſeparoit pour ſi longtemps deux Perſonnes ſi illuſtres. En ſuitte dequoy, paſſant aupres de Doraliſe, à qui Araſpe parloit, il luy fit auſſi un compliment : luy diſant qu’il euſt ſouhaité pour la gloire d’Araſpe, qu’il euſt pû eſtre cét honneſte homme qu’elle cherchoit. Du moins, adjouſta t’il, vous puis-je aſſurer qu’il n’a rien aimé : je vous aſſure Seigneur, luy dit elle en riant, que ſi vous croyez ce que vous dittes, vous ne le connoiſſez pas ſi bien que moy : car je ne voyois pas tant de marques d’amour en Perinthe, au commencement que je le connus, que j’en remarque dans le procedé d’Araſpe depuis quelques jours. Araſpe rougit du diſcours de Doraliſe : & s’en deffendit aſſez mal : mais comme Cyrus avoit bien d’autres choſes dans l’eſprit, il ne s’y arreſta pas : & s’en alla, ſuivy de Ligdamis, & de tous