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nullement bon qu’il ne vinſt point prendre part à ſa joye : & qu’à moins que d’aprendre qu’il fuſt à l’extremité, elle auroit bien de la peine à luy pardonner cette negligence.

Apres que celuy que la Princeſſe envoyoit à Perinthe luy eut fait ce meſſage ; vous direz à la Princeſſe, repliqua t’il, que puis que je puis obtenir mon pardon en mourant, je puis eſperer de mourir bien toſt en ſes bonnes graces : eſtant certain que je ne croy pas vivre longtemps, Perinthe adjouſta à cela, quelques paroles d’un compliment ordinaire : mais avec une voix ſi tremblante (à ce que raporta à la Princeſſe celuy qui luy avoit parle, ) qu’elle creut en effet qu’il eſtoit tres malade : & le creut ſi bien, que ne doutant pas que les Medecins du Prince ſon Pere, qui avoient accouſtumé de le traitter, ne l’euſſent veû, elle en envoya querir un, pour luy demander ce qu’avoit Perinthe, pour qui elle avoit beaucoup d’amitié. Mais elle fut bien ſurprise, lors qu’il luy dit qu’il ne l’avoit point veû depuis quelques jours : Doraliſe qui ſe trouva preſente à ce que ce Medecin diſoit à Panthée luy dit pour deſguiser la choſe, que peut-eſtre Perinthe s’eſtant ennuyé de voir qu’il ne gueriſſoit point parfaitement, auroit il apellé quelque autre Medecin : mais comme celuy qui eſtoit là, creut que Doraliſe l’attaquoit en ſon honneur, il aſſura fort la Princeſſe que cela ne pouvoit eſtre : de ſorte que pour s’éclaircir mieux de l’eſtat où eſtoit Perinthe, elle luy ordonna de l’aller voir de ſa part, le lendemain au matin, & de luy en rendre conte. Cependant Abradate eſtoit ſi ſatifait, de pouvoir eſperer raiſonnablement, que rien ne troubleroit plus ſes plaiſirs, qu’on ne pouvoit pas l’eſtre davantage : il luy ſembla pourtant que ſon bonheur n’eſtoit pas accomply ; parce qu’il n’avoit point