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raillerie : & ſe levant pour s’en aller, je ne vous demande plus, luy dit il, ce que je vous demandois il n’y a qu’un moment : car je le sçay preſentement ſans que vous vous donniez la peine de me le dire. Doraliſe voyant un ſi grand changement en ſon viſage, craignit qu’il n’allaſt dire quelque choſe qui puſt nuire à la Princeſſe, c’eſt pourquoy elle le retint : & me contant en trois mots le ſujet de leur querelle, afin de me faire comprendre ce que je devois luy dire, & afin auſſi de luy perſuader qu’il n’y avoit point de miſtere en cette Lettre ; je fis en effet ce que je pûs, pour luy faire croire que tout cela n’eſtoit qu’un de ces agreables jeux d’eſprit de Doraliſe, qui eſtoient quelqueſfois ſi divertiſſans. Mais je connus bien qu’il ne me croyoit pas : & il nous quitta certainement ſans nous croire. A peine fut il ſorty de la Chambre, que Doraliſe & moy le rapellaſmes : apres avoir conſulté enſemble un moment, & conclu qu’il valoit beaucoup mieux que Perinthe ſeul ſoubçonnaſt quelque choſe, que s’il alloit dire ce qui luy venoit d’arriver, à des gens qui le feroient sçavoir à mille autres, qui en tireroient de fâcheuſes conſequences. Perinthe eſtant donc rentré dans la Chambre de Doraliſe, nous le priaſmes ſerieusement de ne dire rien de ce qui c’eſtoit paſſé entre luy & elle : luy diſant, afin qu’il ne nous refuſast pas, & afin de le tromper, que nous luy dirions une autrefois, la verité de cette petite avanture. Non non (repliqua Perinthe, avec une civilité un peu froide) je ne reveleray pas le ſecret qui vous eſt ſi cher : & je reſpecte trop la Perſonne qui y a le principal intereſt, pour en avoir la penſée. Nous voulus mes encore luy dire quelque choſe Doraliſe & moy : mais il s’en alla ſans nous reſpondre. Cependant nous reſolusmes qu’il ne faloit