Page:Scribe - Théâtre, 9.djvu/95

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

commencé par les plaisirs, c’est dans l’ordre ; maintenant parlons d’affaires. Je t’ai dit, il y a quelques jours, que j’espérais te donner de bonnes nouvelles ; je comptais sur le neveu du ministre, monsieur de Nangis, un charmant jeune homme, qui est l’ami de la maison ; mais depuis quelques jours on ne le voit plus : je ne sais ce qu’il devient ; et cette préfecture que nous sollicitions…

POLIGNI.

Eh bien ?

DORBEVAL.

Eh bien ! nous ne l’aurons pas.

POLIGNI.

Ah ! mon Dieu !

DORBEVAL.

J’ai du crédit à la banque, mais peu au ministère ; et plus j’y pense, plus je suis enchanté que nous n’ayons pas réussi.

POLIGNI.

Vraiment !

DORBEVAL.

Je te parle dans ton intérêt. Comment peut-on courir la carrière administrative ? rien de certain, rien de positif : des appointemens ne sont pas des rentes. Un négociant qui fait faillite n’est souvent pas ruiné pour cela : au contraire ; mais un préfet qui n’est plus préfet, qu’est-ce que c’est ?

POLIGNI.

C’est vrai ; mais quel parti prendre ?