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OLIVIER.

Très grand tort ! Il faudrait pour bien faire que tout le monde fût millionnaire.

DORBEVAL.

Voilà comme j’entends l’égalité. Ah ça ! qu’est-ce que nous faisons aujourd’hui ? Je vous tiens ; je ne vous quitte pas : nous passons la journée ensemble.

POLIGNI.

Je ne demande pas mieux.

OLIVIER.

Impossible ! Il faut que je rentre chez moi.

POLIGNI.

Et pourquoi donc ? Le salon a ouvert cette semaine, (à Dorbeval.) et il paraît qu’Olivier a exposé un tableau magnifique, un sujet tiré d’Ivanhoe, la scène de Rébecca et du Templier, le moment où la belle Juive va se précipiter du haut de la tour.

OLIVIER, vivement.

Tu l’as vu ?

POLIGNI.

Non, pas encore, mais, allons-y aujourd’hui.

DORBEVAL, à Olivier.

À merveille ! Tu nous y mèneras, parce que, moi, j’ai le sentiment des beaux-arts, mais j’ai besoin de quelqu’un qui me fasse comprendre les beautés. Auparavant nous irons au bois de Boulogne avec ces dames, ma femme et Hermance, ma pupille : une cavalcade magnifique ! De là nous déjeunerons au pavillon d’Armenonvilie, ou chez Leiter, ou chez Véry ; enfin ce que nous autres, bonne compagnie,