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jouissances on trouve dans l’amitié, la jeunesse, et les arts ; tu me verrais enfin le plus heureux des hommes, car je dois à mon travail mon aisance, ma liberté, et plus encore, le plaisir d’obliger un ami. (Tirant un portefeuille.) Tiens, voilà mes fonds ; c’est chez toi que je les place.

POLIGNI.

Que fais-tu ?

OLIVIER.

Ne venais-tu pas t’adresser à un ami ? me voilà ! Il te fallait six mille francs : il y en a huit dans ce porte-feuille. Accepte-les, ou je me fâcherai. Il me semble que l’argent d’un artiste vaut bien celui d’un banquier.

POLIGNI.

Oui certainement. Mais je crains que cela ne te gêne.

OLIVIER.

Je te répète que je venais les placer, et si j’aime mieux qu’ils soient chez toi qu’à la banque, tu ne peux pas m’empêcher d’avoir confiance. Tu me les rendras le jour de mon mariage, si je me marie jamais !

POLIGNI.

Je ne sais comment te remercier. Mais Dorbeval..

OLIVIER.

Je lui aurai enlevé le plaisir de te rendre service ! Pourquoi se lève-t-il si tard ? Cela lui apprendra… Eh ! le voilà ce cher Crésus. Arrive donc !