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OLIVIER.

Et non ; s’il en est ainsi, garde-t’en bien : il y aurait conscience ; viens seulement m’avertir quand il fera jour chez lui ; j’attendrai.

DUBOIS.

Monsieur va peut-être s’ennuyer.

OLIVIER.

Ça me regarde.

DUBOIS.

Comme monsieur voudra.

(Il sort.)

Scène II.

OLIVIER, seul.

M’ennuyer ! Ah bien oui ! c’est bon pour un millionnaire ; mais un artiste ne donne pas dans ce luxe-là ! il n’en a pas le temps, surtout s’il a de l’imagination et s’il est amoureux. C’est agréable d’être amoureux : on n’est jamais seul ; car dès que je suis seul, je suis avec elle. Ma protectrice, mon ange tutélaire, toi dont je n’ose prononcer le nom, viens avec moi, viens me tenir compagnie ! Ce sont, par exemple, les seuls rendez-vous, les seuls tête-à-tête que j’aie encore obtenus ; mais cet égal. (Se retournant.) Hein ! qui vient nous déranger ? On a déjà peur que je ne sois trop heureux. Que vois-je ! c’est Poligni !