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FRÉDÉRIC, à Saint-Eugène.

Ainsi, tu nous avais trahis.

SAINT-EUGÈNE.

Momentanément, pour passer du côté de la morale.

SIMON.

Et moi qui ai été dupe d’une pareille ruse ! qui ai pu croire un instant que c’était sérieusement ; je ne sais plus où j’en suis.

FRÉDÉRIC, à Canivet.

Ah ! monsieur, comment désarmer votre colère ? comment vous persuader de mon repentir ? et qui pourrait désormais vous parler en ma faveur ?

SAINT-EUGÈNE.

Moi, qui réclame, pour un ami, l’indulgence d’un beau-père irrité. (À Frédéric) Vous avez été bien coupable, jeune homme ; mais monsieur sait, par bonheur, qu’aucun de nous n’est infaillible.

CANIVET, avec un soupir.

C’est vrai.

SAINT-EUGÈNE, à Frédéric.

Et si vous promettiez de suivre notre exemple, de ne plus retomber dans de pareils excès…

FRÉDÉRIC.

Je le jure.

SAINT-EUGÈNE, à Frédéric.

Cela lui suffit. Votre beau-père vous pardonne.

CANIVET.

Que dites-vous ?

SAINT-EUGÈNE, à Canivet.

Oui, monsieur, vous ne vous refuserez pas à mes