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Air de Lantara

Malgré moi la raison austère
Sous ses lois prétend me ranger ;
Hélas ! transfuge involontaire,
J’ai dû passer dans un camp étranger,
Il m’a fallu passer à l’étranger.
Mais quand j’entends les cris de la folie,
Mon cœur tressaille ; ô délire nouveau !
C’est l’exilé revoyant sa patrie,
Le déserteur retrouvant son drapeau.


(Plusieurs garçons entrent.) Qu’est-ce que c’est que ces gens là ? qu’est-ce que vous apportez ?

UN DES GARÇONS.

Ce sont les glaces que l’on a commandées pour le bal.

SAINT-EUGÈNE.

Il donne un bal ! il ne m’en avait pas parlé, (plusieurs musiciens entrent avec leurs instrumens.) voici l’orchestre : c’est délicieux. (Aux garçons de café) Établissez-vous dans la petite pièce du fond. (Ils entrent dans la première chambre à droite. Aux musiciens) Vous, dans la grande salle ; il n’y a pas encore de danseurs ; c’est égal, jouez des contredanses pour vous amuser, (Les musiciens entrent dans la salle au fond, à droite) comme au bal de l’Opéra ; ça fera venir du monde.