prendre, je ne puis pas aller prier ce monsieur de… je ne me suis jamais trouvée dans cette position-là.
(Dans ce moment Canivet sort de la chambre de Frédéric. Nanette lui fait une belle révérence, mais il passe devant elle sans la regarder)
Il est ravi de l’argent que je viens de lui donner, il le paiera cher. Dans l’excès de sa joie, il m’a renouvelé son invitation à ce déjeuner dînatoire, soit. (Il s’assied sur un fauteuil à droite) Je vais en apprendre de belles. Tant mieux : je me ferai connaître au dessert, j’aurai le plaisir de le confondre : voilà le bouquet que je lui prépare.
Dieu ! a-t-il l’air sévère de ce côté-ci ! ce n’est pas de ce côté-là qu’il m’embrassera ; voyons de l’autre. (Elle passe a la droite de Canivet) C’est encore pis… (Repassant à gauche timidement et baissant les yeux) Monsieur…
Qu’est-ce que vous me voulez ?
C’est un papier que l’on m’a chargée de vous remettre.
Ah ! c’est de la part de nos actionnaires ! cet acte de société, si important pour moi. C’est bon, allez-vous-en.
Est-il gentil ! (Haut) C’est que j’aurais quelque chose à vous demander.