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Air : Voulant par ses œuvres complètes

Nos malheureux actionnaires
Qui, des long-temps, ne touchaient rien,
Ont vu tous vos mœurs exemplaires,
Ont vu votre amour pour le bien…
Ont vu votre vertu si grande ;
Et tout ce qu’ils ont vu chez vous
Leur a donné l’espoir bien doux
De voir enfin un dividende.

CANIVET.

Je ne puis pas vous dire quelle importance j’attachais à cette place, que me disputait vivement notre receveur-général. D’abord, la considération personnelle ; et puis, d’immenses intérêts particuliers qui y sont liés. Enfin, mon cher M. Simon, il faut qu’avant la nomination définitive vous me présentiez à ces messieurs.

SIMON.

C’est très-facile. Venez ce soir au bal que je leur donne.

CANIVET.

Comment, vous donnez un bal ?

SIMON.

Oui, dans mon logement, ici dessus. C’est la première fois que cela m’arrive ; mais j’y suis obligé. Il faut bien faire comme tout le monde. Sans cela, et si on n’avait pas, comme eux, l’air de se ruiner, on passerait pour un avare. Maintenant, la plupart des affaires se discutent au bal : ce qui fait qu’elles se traitent un peu plus légèrement.