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MADAME DE BRIENNE.

Et vous avez tout sacrifié pour votre ami ! pour moi… (À part.) Ah ! quelle différence ! et que je rougis de moi-même ! (Cherchant à reprendre sur elle.) Allons, (Elle regarde la pendule et dit froidement.) Ce mariage est pour onze heures : il sera temps encore ; je veux lui écrire.

OLIVIER.

Ne voulez-vous pas le voir ?

MADAME DE BRIENNE.

Non, dans ce moment sa présence me ferait mal.

(Elle, se met a la table, écrit quelques mots, s’arrête, et écrit encore.)
OLIVIER.

Adieu, vous que j’ai tant aimée, et que je perds à jamais. J’ai eu la force de tout immoler à votre bonheur ; mais je n’ai pas celle d’en être le témoin. Adieu pour toujours !

MADAME DE BRIENNE.

Olivier, de grâce…

OLIVIER.

Non, madame, je ne puis.

MADAME DE BRIENNE.

J’ai pourtant un service à vous demander. Ah ! vous restez ; j’en étais sûre.

OLIVIER.

Que me voulez-vous ?

MADAME DE BRIENNE.

Cette lettre doit être remise à Poligni à l’instant ; oui, à l’instant même ; car il faut que sur-le-champ il puisse y répondre. Dieu ! le voici.