Page:Scribe - Théâtre, 9.djvu/212

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

MADAME DE BRIENNE.

Y pensez-vous ? quand il en aime une autre !

OLIVIER.

Plût au ciel ! mais il n’a jamais aimé que vous ; il vous aime encore.

MADAME DE BRIENNE, avec joie.

Il serait possible !

OLIVIER.

Ah ! vous pouvez m’en croire : c’est moi, moi seul au monde qui possède son secret ; il vient de me le confier… pour mon malheur !

MADAME DE BRIENNE.

Pourquoi alors ce mariage avec Hermance ?

OLIVIER.

Ce mariage faisait son désespoir, mais il y était forcé. Cette charge qu’il vient d’acheter compromettait son avenir, et pour acquitter les six cent mille francs qu’il doit, il lui fallait une dot considérable, une femme riche, et maintenant il trouve tout réuni dans celle qu’il aime.

MADAME DE BRIENNE, à part, et lentement.

Que viens-je d’entendre ? il m’aimait ! il m’aime encore ! et il en épousait une autre ! Il m’abandonne pour une dot, pour un mariage d’argent ! (Avec un sentiment de mépris.) Ah ! (Elle cache sa tête dans ses mains, et reste quelque temps absorbée dans ses réflexions, elle se relève et dit a Olivier.) Olivier, se secret qu’il vous a confié, vous seul en avez connaissance ?

OLIVIER.

Oui, madame, je le crois.