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Lajaunais, qui ce soir est des nôtres, compte sur son argent.

POLIGNI.

Oui, mon ami, je sais que de mes mains ce portefeuille va passer dans les siennes.

DORBEVAL.

Pas tout-à-fait ; prends bien garde : tu ne lui donneras que deux cent mille francs.

POLIGNI.

Et pourquoi ?

DORBEVAL.

Parce que les cent mille écus qu’il me doit, c’est à moi que tu les remettras ; c’est convenu.

POLIGNI, riant.

Ah ! c’est à toi ! Mais alors tu pouvais les garder.

DORBEVAL.

Non, mon cher, parce qu’en affaire, la règle, l’exactitude… Mais quand j’y pense, ce Lajaunais que malgré lui je force à être honnête et à payer ses dettes (Riant.) C’est très-gai.

POLIGNI.

Oui, sans doute !

DORBEVAL, riant.

Tu n’en ris pas assez.

POLIGNI.

Si vraiment, c’est très-drôle.

(Il rient tous les deux.)