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ce soir, et sa vue seule… Devant elle, je ne pourrai jamais signer.

DORBEVAL.

Quel enfantillage ! Mais il faut avoir pitié de ta faiblesse. Cette signature était fixée pour onze heures au salon, eh bien ! je vais trouver le notaire, et sans en prévenir le reste de la compagnie, je l’emmène là, (Montrant la première porte à droite) dans mon cabinet, ainsi que ta future et nos témoins ; nous y lirons, nous y signerons ce contrat qui t’effraie, et d’ici à une demi-heure, tout sera terminé entre nous, et en comité secret. Es-tu content ?

POLIGNI.

À la bonne heure.

DORBEVAL.

Pour les autres signatures, qui ne sont qu’une vaine formalité, les donnera après qui voudra. Mais afin de procéder par ordre, voici d’abord des papiers qui désormais t’appartiennent, c’est la dot de ta femme, qu’en bon et fidèle tuteur je remets entre les mains de l’époux de son choix.

POLIGNI.

Eh quoi ! déjà ?

DORBEVAL.

Puisqu’en signant tu vas reconnaître les avoir reçus, il faut bien que je te les donne, et tu conviendras que c’est un beau moment que celui où l’on touche la dot ! c’est peut-être même le plus… (S’interrompant.) Malheureusement tu n’en jouiras pas long-temps, car là-dessus tu as des dettes à payer.