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ACTE CINQUIÈME.

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Scène PREMIÈRE.

DORBEVAL, POLIGNI ; ils arrivent du grand salon.
DORBEVAL.

La bonne chose qu’un dîner ! surtout ceux d’à présent ! et quelle sublime, quelle admirable invention que celle du vin de Champagne !

POLIGNI, froidement.

Oui, cela égaie, cela étourdit, cela fait tout oublier.

DORBEVAL.

Mais j’ai des complimens à te faire ; tu étais charmant auprès d’Hermance ; tendre, galant, empressé. Est-ce que, par hasard, tu en serais amoureux ?

POLIGNI.

Eh ! morbleu ! il le faut bien, j’y suis forcé. Veux-tu que l’on croie que je ne l’épouse que pour sa dot ? Dans la position où je suis, aux yeux du monde, il n’y a qu’une grande passion qui puisse me justifier, et je m’essayais. Aussi j’avais besoin de respirer ; si tu savais comme c’est terrible un amour d’obligation !