Page:Scribe - Théâtre, 9.djvu/193

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

POLIGNI.

Amélie !

MADAME DE BRIENNE.

Épousez-la, soyez heureux ! et surtout que mes chagrins ne troublent point votre bonheur : je vous les pardonne ; ce que je n’aurais jamais pardonné, c’eût été de me tromper.

POLIGNI.

Ô ciel !

MADAME DE BRIENNE.

Maintenant, laissez-moi ! Plus tard, je l’espère, je vous reverrai ainsi qu’Hermance, ainsi que… votre femme. Je sais ce que prescrivent l’honneur et le devoir ; mais j’ai besoin de tout mon courage, et votre présence me l’ôte. Par pitié, par amitié, laissez-moi !

POLIGNI.

Ô fortune ! que je t’aurai payée cher !

(Il sort.)

Scène X.

Madame DE BRIENNE, seule.

Ah ! je respire… me voilà seule ! J’espérais pleurer, et je ne le puis. Accablée, anéantie par ce coup imprévu, je n’ai pas même la force de me plaindre ; je ne sens plus rien, sinon que tout est fini pour moi !