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Scène IX.

Madame DE BRIENNE, POLIGNI.
MADAME DE BRIENNE, à part, le regardant.

Il hésite, il n’ose m’aborder… Élise a raison, il est trop malheureux ! Allons à son secours. (Timidement.) Poligni !…

POLIGNI, troublé et cherchant à se remettre.

Ah ! c’est vous, madame !

MADAME DE BRIENNE.

Oui, monsieur, c’est moi qui ai à me plaindre de vous, et c’est pour cela que je fais les premiers pas.

(Après un instant de silence allant à lui et lui tendant la main.)

Mon ami, croyez-vous encore que je sois coupable ?

POLIGNI.

Moi ! conserver une pareille idée ! ah ! je ne me pardonnerai jamais d’avoir pu vous soupçonner un instant… Je sais tout : madame Dorbeval m’a tout appris.

MADAME DE BRIENNE, avec douleur.

Quoi ! monsieur, il vous a fallu son témoignage ! ce n’est pas de vous-même ! et cet entretien que vous m’avez demandé ?…

POLIGNI.

Il était nécessaire pour un aveu, que depuis ce matin je n’ose vous faire, et qu’il ne m’est plus permis de différer.