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me taire : le bonheur est diffus, il cause beaucoup, si tu savais !

MADAME DORBEVAL, avec intérêt.

Qu’y a-t-il donc ?

MADAME DE BRIENNE.

Un grand secret ! c’est-à-dire, non : c’est connu de tout le monde ; mais un événement inattendu pour moi, un incident de roman, qui vient du ministère ! Ces indemnités dont ton mari parlait ce matin, cela me regarde, j’y suis comprise ; non pas moi, mais monsieur de Brienne dont je suis l’unique héritière.

MADAME DORBEVAL.

Il serait possible ! lui qui n’avait rien !

MADAME DE BRIENNE.

Comment rien ? Il avait un frère aîné et deux oncles, qui avaient eu le malheur….. non, je veux dire l’avantage de tout perdre à la révolution, et depuis leur décès, tous leurs biens, ou du moins la perte de ces biens appartient à mon mari, qui ne l’avait jamais réclamée, tu devines pourquoi ? Mais aujourd’hui que cela rapporte, c’est bien différent ! on a eu des malheurs, on les fait valoir. Moi, je n’y aurais jamais songé ; mais monsieur de Nangis pense à tout : il me donne avant de partir les renseignemens, les instructions nécessaires ; il s’est déjà entendu avec le premier commis, et je n’ose te dire à combien ils évaluent ce qui doit me revenir.

MADAME DORBEVAL.

Qu’est-ce donc ?