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position : elle est superbe ! Tu épouses ma pupille, tu touches ce soir, en signant le contrat, cinq cent mille francs comptant que je remets entre tes mains ; tu t’acquittes envers Olivier, tu paies à Lajaunais la plus grande partie de ta charge ; le temps et tes bénéfices feront le reste : demain, après-demain nos trois pour cent remontent ; nous réalisons, et te voilà millionnaire ! Tandis que de l’autre côté, errant, fugitif, forcé de t’expatrier, exposant un nom honorable aux reproches, au mépris….

POLIGNI.

Jamais. Laisse-moi, je ne veux plus t’écouter, et madame de Brienne !

DORBEVAL.

Dis-lui la vérité ; veux-tu que je m’en charge ?

POLIGNI.

Non, non, ne t’en mêle pas ; ne t’en mêle plus : moi-même, tu le vois, je ne sais que faire, que résoudre : par grâce, laisse-moi quelques instans de réflexion, et après cela, je te le jure, ma résolution sera irrévocable.

DORBEVAL, froidement.

Je te laisse : mais songe qu’il faut te décider, et que tu n’as plus qu’un moment. Adieu.

(Il sort par le grand salon.)