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Scène V.

POLIGNI, plongé dans ses réflexions, DORBEVAL,
entrant gaîment et tenant des papiers à la main.
DORBEVAL.

Toutes nos affaires sont terminées, le reste de la journée est maintenant au plaisir. J’ai invité ce soir, pour la signature du contrat, tous nos parens paternels et maternels, et je te promets de l’agrément. Pour le notaire, je l’ai retenu à dîner, il n’y a pas d’autre moyen de les avoir de bonne heure ; quant aux articles que je t’apporte, nous les aurons bien vite examinés. Veux-tu lire ?

POLIGNI, se levant et lui prenant la main.

Dorbeval, ma conduite va te paraître bien bizarre, bien extraordinaire ; c’est reconnaître bien mal ce que tu as fait pour moi ; et au point où en sont les choses, tout autre qu’un ami ne verrait dans un pareil procédé qu’un affront impardonnable ; mais je te connais : je sais que tu ne veux que mon bonheur.

DORBEVAL.

Je n’ai pas d’autre but.

POLIGNI.

Eh bien ! mon ami, il ne peut exister pour moi dans ce mariage. Quelque brillant, quelque avantageux qu’il soit, il ferait le malheur de ma vie, car j’aime toujours madame de Brienne. (Voyant qu’il peut parler.) Je