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MADAME DORBEVAL.

C’est pour me sauver que madame de Brienne s’est avouée coupable ; et si vous en doutez encore, tenez, monsieur, voici cette lettre dont Hermance vous parlait tout à l’heure.

POLIGNI, refusant de la prendre.

Ah ! madame !

MADAME DORBEVAL.

Non monsieur, lisez. Il faut que vous connaissiez celle que vous avez soupçonnée.

POLIGNI, lisant.

« Je vous aime et pourtant je m’éloigne : c’est madame de Brienne, c’est votre généreuse amie, qui pour votre bonheur, qui au nom même de mon amour exige ce départ… Adieu donc ! j’accepte une mission importante que j’avais d’abord refusée. »

MADAME DORBEVAL, à part et laissant échapper un soupir.

Ah !

POLIGNI.

Qu’avez-vous ?

MADAME DORBEVAL.

Rien, monsieur, continuez.

POLIGNI.

« Si jamais je peux oublier mon amour, je demanderai à vous et à madame de Brienne de m’admettre en tiers dans votre noble amitié. En attendant, donnez-lui cette lettre qui lui prouvera que je me suis occupé de ses intérêts, et qu’avant de réclamer le titre de son ami, j’ai voulu d’abord en acquérir les droits. Adolphe de Nangis. »