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marche, si je n’y avais été encouragé et presque autorisé par Dorbeval, mon meilleur et mon plus ancien ami.

HERMANCE, à madame Dorbeval.

Vous l’entendez ! (Elle va pour sortir.)

POLIGNI.

De grâce, mademoiselle, daignez rester. Vous pouvez, en présence de votre cousine, de votre tutrice, assister à une conversation dont vous êtes l’objet.

HERMANCE, baissant les yeux.

Monsieur, je ne comprends pas.

POLIGNI, gravement.

Je venais, mademoiselle, demander votre main.

HERMANCE, jouant la surprise.

Ô ciel ! que dites-vous ?

MADAME DORBEVAL.

Il est donc vrai ! vous, monsieur !

POLIGNI, froidement.

Oui, madame, j’ai l’honneur… d’aimer mademoiselle, et de vous la demander en mariage.

(Un instant de silence.)
HERMANCE, bas à madame Dorbeval.

Mais, ma cousine, répondez donc !

MADAME DORBEVAL, regardant alternativement Poligni et Hermance.

Je vous avoue, monsieur, que je suis très-surprise, je veux dire très-flattée de votre recherche ; mais elle me semble un peu prompte. D’ailleurs l’âge d’Hermance, qui a à peine dix-huit ans….

HERMANCE, bas.

Et demi… ma cousine.