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MADAME DORBEVAL.

J’entends : c’est déjà une inclination !

HERMANCE.

Une inclination ! oh ! non, ce n’est peut-être pas celui-là que j’aurais préféré. Mais il ne faut pas y penser ; on ne peut pas tout avoir.

MADAME DORBEVAL.

Tu as raison, et pourvu qu’il te rende heureuse….

HERMANCE.

S’il me rendra heureuse ! Mais j’y compte bien. Savez-vous que j’ai cinq cent mille francs de dot, et qu’il n’a rien que sa charge ; ce qui est un grand avantage, parce qu’il n’aura rien à me refuser ; il sera obligé de faire toutes mes volontés, ou, sans cela, dans le monde on crierait aux mauvais procédés, n’est-il pas vrai ? Moi, d’abord, je le dirais partout.

MADAME DORBEVAL.

Voilà déjà un commencement de bon ménage ! Et le nom du jeune homme, tu ne me l’as pas encore dit, est-ce que tu ne le saurais pas, par hasard ?

HERMANCE.

Si vraiment… c’est que mon tuteur m’avait défendu de vous en parler encore ; mais c’est égal.

MADAME DORBEVAL.

Je te remercie de cette marque de confiance.

HERMANCE.

Oh ! oui, parce qu’il faut que ce soit vous qui vous chargiez de la corbeille ; je vous dirai ce que je veux, pour que vous vous entendiez avec lui.