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MADAME DORBEVAL.

Et tu sais quelle est la personne….

HERMANCE.

Oh ! oui, je l’ai demandé tout de suite après.

MADAME DORBEVAL.

Tu connais son esprit, son humeur, son caractère ?

HERMANCE.

Oui, ma cousine, il est agent de change ; il vient d’acheter la charge de monsieur Lajaunais, celui qui donnait de si beaux bals.

MADAME DORBEVAL.

Monsieur Lajaunais ?

HERMANCE.

Je sens bien que, d’abord, nous ne pourrons pas faire comme lui ; car nous n’aurons que trente ou quarante mille francs par an. C’est exister, mais il faut être bien raisonnable. Je ne donnerai que trois bals dans l’hiver, et nous n’aurons point de loges aux Bouffes la première année. Que voulez-vous ? on vit de privations, quitte à s’en dédommager plus tard.

MADAME DORBEVAL.

Et ton futur ?

HERMANCE.

Oh ! si vous saviez comme cela se rencontre ! c’est un bonheur admirable ! Moi, je voulais un établissement, ce qu’on appelle un mari, et il se trouve que j’épouse quelqu’un qui me convient très-bien, un homme charmant, très-aimable.