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MADAME DE BRIENNE, étonnée.

Monsieur de Nangis !

MADAME DORBEVAL, à part.

Ô ciel !

DORBEVAL, bas.

Tu vas me compromettre.

POLIGNI, de même.

Eh ! non, morbleu ! ne crains rien (Haut.) Oui, madame, des personnes dignes de foi, et qu’il est inutile de vous nommer, m’ont assuré que vous, madame, qui, depuis trois ans, prétendiez avoir dédaigné tous les vœux, tous les hommages, vous n’aviez pas été insensible à ceux de monsieur de Nangis, que vous lui aviez même permis de vous écrire.

MADAME DORBEVAL, vivement.

Lui ! jamais ! Qui a pu vous abuser ainsi ?

MADAME DE BRIENNE, la retenant.

Y penses-tu ?

DORBEVAL.

C’est étonnant comme les femmes se soutiennent entre elles ! c’est même effrayant !

POLIGNI.

Je ne prétends point récuser le témoignage de madame ; mais il est des gens qui, aujourd’hui même, assurent avoir vu entre vos mains….

DORBEVAL, voulant l’arrêter.

Poligni !

POLIGNI, hors de lui.

Et pourquoi feindre plus long-temps ! Eh bien ! oui, je sais tout, il m’a tout appris. Il faut que mon