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POLIGNI.

Je me tairai, je te le jure !

DORBEVAL, à demi-voix.

Eh bien ! mon ami, madame de Brienne avait une liaison en Russie.

POLIGNI.

Quelle indigne calomnie ! qui oserait la soutenir ?

DORBEVAL.

Te voilà déjà ! ne vas-tu pas te battre avec moi, parce que je veux te rendre service ? si tu le prends ainsi, je ne te dirai rien.

POLIGNI, se modérant.

Non, mon ami, je te remercie Mais, comment sais-tu ? où as-tu vu ?….

DORBEVAL.

Je le sais par ma femme, qui est son ancienne amie et sa confidente. Je l’ai vu par une lettre, que j’ai lue de mes propres yeux, ici, tout à l’heure, et qui est encore entre ses mains ; est-ce clair ? Une lettre adressée à madame de Brienne par monsieur de Nangis.

POLIGNI, furieux.

Monsieur de Nangis !

DORBEVAL.

Oui, mon cher, une inclination commencée en Russie sous le règne du premier mari ; et tu veux être le second, tu veux lui succéder !

POLIGNI.

Adieu !