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et à ses vaines promesses ; madame de Brienne est tout pour moi.

DORBEVAL.

Il serait possible ! Et tu es bien sûr au moins que celle à qui tu t’immoles ainsi mérite un pareil sacrifice ?

POLIGNI.

Elle n’a jamais aimé que moi ; et pendant ces trois années d’absence, nul autre souvenir, nul autre hommage….

DORBEVAL.

Tu en es bien sûr ?

POLIGNI.

Elle me l’a dit.

DORBEVAL.

Et si je te disais, moi… Mais au fait cela ne me regarde pas : fais comme tu le voudras.

POLIGNI, avec inquiétude.

Quoi ? qu’est-ce que c’est ? qu’est-ce que cela signifie ?

DORBEVAL.

Rien… rien, mon ami ; d’ailleurs, je ne puis, c’est un secret qui m’a été confié.

POLIGNI.

En as-tu donc pour moi, pour un ami ?

DORBEVAL.

Si tu étais raisonnable, si j’étais sûr de ta discrétion… mais je te connais ; tu ne sais jamais prendre les choses modérément, ni d’une manière philosophique.