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MADAME DORBEVAL, suivant des yeux la lettre que tient Dubois.

Allons, j’ai fait mon devoir.

(Elle sort par la porte à droite, et en même temps Poligni entre par le fond, précédé par Dubois qui l’introduit et se retire.)

Scène VI.

DORBEVAL, POLIGNI, entrant du fond.
DORBEVAL.

Eh bien ! mon cher ami, eh bien ! monsieur l’agent de change, que devenez-vous donc ? Je ne t’ai pas vu depuis ta nouvelle dignité.

POLIGNI, avec agitation.

Ne pouvant te rejoindre, j’ai couru chez Lajaunais.

DORBEVAL.

Et pour quoi faire ?

POLIGNI, de même.

Pour lui rendre sa parole, pour rompre notre marché. Il refuse, ou il veut des dédommagemens énormes ; il parle de cent mille francs.

DORBEVAL.

Ah ça ! je t’écoute et ne puis te comprendre : rompre le marché le plus avantageux ! et au moment où je viens déjà de t’employer dans une affaire superbe ! À qui en as-tu ? pour quelle raison ?

POLIGNI.

Ah ! mon ami, je l’ai vue, et un seul mot d’elle a changé toutes mes résolutions. Je renonce à la fortune