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MADAME DORBEVAL, avec émotion.

Ensemble… volontiers. (Elle se met a la table et écrit.)

DORBEVAL, par-dessus l’épaule de sa femme.

« L’honneur vous fait un devoir d’oublier celle que vous aimez… » Je mettrais là un point d’admiration. « Si son repos, si son bonheur vous sont chers, elle vous supplie de ne plus paraître à ses yeux, ni ce soir, ni jamais. » Voilà ce que je craignais, une lettre qui n’a pas le sens commun, et qui va le désespérer.

MADAME DORBEVAL, vivement.

Vous croyez… (Froidement.) Cependant je n’y changerai rien, et je vais envoyer….

DORBEVAL, la lui prenant des mains.

Y pensez-vous ? Je vous en épargnerai la peine. (Appelant.) Dubois, cette lettre à l’instant chez monsieur de Nangis, dont l’hôtel est voisin du nôtre.

DUBOIS.

Oui, monsieur. Mais monsieur de Poligni est là qui vous demande. Il est déjà venu s’informer deux fois si monsieur était de retour.

DORBEVAL.

C’est juste : qu’il entre. (À sa femme.) Eh bien ! vous nous quittez ?

MADAME DORBEVAL.

Oui, oui ; nous avons à sortir ce matin avec madame de Brienne.

DORBEVAL.

C’est différent.