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MADAME DORBEVAL, doucement.

Monsieur… de grâce !

DORBEVAL.

Non pas ! c’est dans les affaires importantes que vous devez me consulter.

MADAME DORBEVAL, à part.

Oh ! mon Dieu ! elle avait raison : le châtiment ne s’est pas fait attendre !

DORBEVAL, qui a déployé la lettre.

Voyons un peu… (Lisant.) « La plus aimée, la plus adorée des femmes… »

MADAME DORBEVAL.

Monsieur, n’achevez pas !

DORBEVAL.

Et pourquoi donc, madame ? (Lisant.) « Depuis trop long-temps je suis séparé de vous ! je ne puis vivre ainsi….. »

MADAME DE BRIENNE, s’élançant vers lui.

Arrêtez, et n’allez pas plus loin, monsieur : ce billet est pour moi.

MADAME DORBEVAL.

Ô ciel !

MADAME DE BRIENNE.

Vous avez mon secret, (Montrant madame Dorbeval) un secret que l’amitié seule devait connaître, mais je vous crois trop discret et trop galant homme….

DORBEVAL, reployant la lettre et la lui tendant.

Pardon, pardon, madame.

MADAME DE BRIENNE, hésitant.

Cette lettre est de quelqu’un qui m’est fort indiffé-