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prends l’arrivée de madame de Brienne, de cette amie qui vous est si chère ; je sais dans ce moment les moyens de lui être utile ; mais pour cela il faut que je vous parie à vous seule. Il y va de son sort, de sa fortune. »

MADAME DORBEVAL.

Eh bien ?

MADAME DE BRIENNE, souriant.

Si j’avais pu hésiter, voilà qui me déciderait sur-le-champ.

MADAME DORBEVAL.

Que dis-lu ?

MADAME DE BRIENNE.

Écoute-moi, Elise ; je connais monsieur de Nangis.

MADAME DORBEVAL.

Toi ?

MADAME DE BRIENNE.

Fort peu, il est vrai. Lors de la dernière ambassade, il vint à Saint-Pétersbourg, et je le rencontrai souvent dans le monde, où il obtenait des succès nombreux ; car on le dit fort aimable, fort séduisant, et surtout n’aimant jamais qu’avec passion.

MADAME DORBEVAL.

Monsieur de Nangis !

MADAME DE BRIENNE.

C’est son système, et le meilleur pour réussir. Cet amant que vous apercevez à peine dans le monde n’a que le temps d’être aimable et de séduire ; il ne se montre jamais que sous son beau côté ; tandis que les maris que nous voyons toute la journée se montrent