Et s’il ne l’était pas ?
Que dis-tu, malheureuse !
Ah ! ne me trahis pas ! (À voix basse et regardant autour d’elle.) Eh bien ! oui ; j’ai voulu le fuir, je l’ai banni de ma présence ; je peux tout supporter, hormis sa douleur et son désespoir. Tiens, lis toi-même.
« La plus aimée, la plus adorée des femmes. » (S’interrompant.) Ah ! je n’ai pas besoin d’achever, je comprends tes tourmens, car je les ai éprouvés.
Ah ! que tu devais souffrir !
Oui, tu es bien malheureuse, je le vois, mais tu le serais bien plus encore, si tu étais coupable. Le malheur réel, c’est l’oubli de ses devoirs… Me préserve le ciel de m’ériger ici en moraliste, moi, ton amie, moi, qui suis femme et faible comme toi ; d’autres s’armeront des maximes les plus sévères ; je te parle, moi, de ton intérêt, de ton repos, de ton bonheur.
Mais ce sacrifice que tu me demandes, ce n’est pas moi seule qui dois en souffrir. Lis seulement les dernières lignes, elles te concernent.
Oui, ici, au bas de la quatrième page. (Lisant.) « J’ap-