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OLIVIER.

À ce mot là seul je vous reconnais, vous êtes toujours la même. Non, non, je me trompe, vous êtes bien mieux encore, et je sens renaître ma confiance ; car vous ne vous douteriez pas qu’en venant ici le cœur me battait, et qu’arrivé à votre porte je désirais presque que vous fussiez sortie.

MADAME DE BRIENNE, vivement.

Et pourquoi ?

OLIVIER.

La crainte que vous ne fussiez changée pour nous… trois années d’absence, c’est terrible ! et puis (Hésitant) ma visite n’était pas tout-à-fait désintéressée, j’avais quelque chose à vous demander.

MADAME DE BRIENNE.

Je pourrais vous être utile ! ah ! combien je vous remercie ! je ne croyais pas qu’un pareil plaisir me fût réservé ; car déjà j’ai entendu parler de vos succès.

OLIVIER.

Il serait vrai !….

MADAME DE BRIENNE.

En arrivant ici, votre nom est le premier qui ait frappé mon oreille ; et jugez de mon bonheur, moi, une étrangère ! j’étais toute fière de connaître un homme célèbre, je me suis hâtée de le dire, car votre gloire appartient à vos amis, et il est naturel qu’ils s’en vantent.

OLIVIER.

Ah ! s’il est vrai que j’aie quelques talens, si quelques succès ont couronné mes efforts, vous savez à