Page:Scribe - Théâtre, 9.djvu/137

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

OLIVIER.

Est-il vrai, comme me l’a assuré Dorbeval, que madame de Brienne soit de retour à Paris, et qu’elle soit ici, dans cet hôtel ?

POLIGNI.

Oui, sans doute.

OLIVIER.

J’osais à peine y croire. Elle est libre ?

POLIGNI.

Certainement.

OLIVIER.

Ah ! mon ami, je suis le plus heureux des hommes !

POLIGNI.

Ô ciel ! tu l’aimerais !

OLIVIER.

Depuis cinq ans je ne fais pas autre chose.

POLIGNI.

Et tu ne m’en avais rien dit.

OLIVIER.

Ni à elle non plus ; j’aurais voulu me le cacher à moi-même… La femme de mon bienfaiteur, de celui à qui je devais tout !… Mais aujourd’hui elle est libre, je peux parler ; malheureusement je n’ose pas, je n’oserai jamais si tu ne m’aides un peu.

POLIGNI.

Moi ?

OLIVIER.

Oui ; j’avais compté sur toi. Je sais que vous avez été élevés ensemble, que tu as son estime, sa con-