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dans les circonstances les plus favorables : la nouvelle loi qui vient de passer va donner à la Bourse un essor, une activité inconnue ; nous avons des projets auxquels nous t’associons.

POLIGNI.

Il serait possible ! ah ! je le devrai ma fortune ! je vois tous mes rêves réalisés !

DORBEVAL.

Es-tu fâché maintenant d’avoir écouté mes conseils, d’avoir renoncé à tes idées romanesques ? en as-tu des regrets ?

POLIGNI.

Ah ! ne me demande rien : je ne veux voir que mon bonheur !

DORBEVAL.

Et surtout t’en rendre digne ; et comme je vois que tu y es décidé, je ne crains pas de t’apprendre une nouvelle à laquelle tu ne t’attends pas : c’est qu’il paraît que madame de Brienne est de retour en France.

POLIGNI, avec effroi.

Que dis-tu ? (Se reprenant.) Non, mon ami, rassure-toi : tu te trompes, je l’espère.

DORBEVAL.

Elle est à Paris d’aujourd’hui même ; je viens de la voir, de lui parler.

POLIGNI.

Ô ciel ! est-il une situation pareille à la mienne ! j’y étais résolu, j’avais fait mes réflexions ou plutôt j’avais eu le bonheur de les oublier toutes : par quelle fatalité faut-il qu’elle revienne aujourd’hui pour me