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cent mille écus qu’il me doit. Il faut donc en revenir à ma première idée, qui arrange tout, qui concilie tout, et qui assure à la fois mes capitaux, et le bonheur d’un ami. (Apercevant Poligni.) Ah ! le voilà !


Scène VI.

DORBEVAL, POLIGNI, entrant du fond.
DORBEVAL.

Arrive donc ; une affaire admirable que je viens d’apprendre tout à l’heure à la Bourse ; mais quoique tu m’eusses donné ta procuration, je n’ai rien voulu faire sans te consulter.

POLIGNI.

À quoi bon ? puisque je m’en rapporte à toi.

DORBEVAL.

Cela ne suffit pas ; il faut que cela te convienne, et cela te conviendra, j’en suis sûr… Une occasion superbe, qui ne se représentera peut-être pas de longtemps ; (À demi-voix.) Un agent de change qui a fait de mauvaises affaires.

POLIGNI, étonné.

Ah !… Ils en font donc quelquefois de mauvaises ?

DORBEVAL.

Oui ! quand ils vont trop vite… ce qui est très rare… (À voix basse.) C’est Lajaunais.

POLIGNI.

Lajaunais !… Mais il passe pour un des premiers, pour un des plus solides de Paris.