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DORBEVAL, toujours à part et tenant son crayon.

Cette loi d’indemnité ouvre un vaste champ aux spéculations ; et c’est justement dans ce moment que ce Lajaunais va nous embrouiller notre fin de mois ! Si je pouvais arranger cette affaire-là avec celle de Poligni ! Oui, il le faut : ce serait un coup de maître…

MADAME DE BRIENNE.

Tâche donc qu’il nous aperçoive ! Est-ce que les banquiers ne regardent personne ?

MADAME DORBEVAL, à son mari.

Monsieur.

DORBEVAL.

Qu’est-ce encore ? Vous voyez que je travaille.

MADAME DORBEVAL.

Cette amie que je vous ai annoncée ce matin, et que je voulais vous présenter…

DORBEVAL, saluant madame de Brienne.

Mille pardons, belle dame ! Une amie de ma chère Élise, et mieux encore une femme charmante ! Madame nous donne-t-elle quelques jours ?

MADAME DORBEVAL.

Oui, sans doute, elle a bien voulu accepter l’appartement que je lui offrais, et j’espère que madame de Brienne…

DORBEVAL, vivement.

Madame de Brienne… Ah ! mon Dieu !

MADAME DORBEVAL.

Qu’est-ce donc ?

DORBEVAL, de même.

Cette amie d’enfance qui, depuis trois ans, était en pays étranger, en Russie, peut-être.