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MADAME DORBEVAL.

Et si, plus tard, vous rencontrez dans le monde un ami qui vous devine, qui vous plaigne, qui vous console, celui peut-être que, libre encore, vous auriez choisi, il faut le fuir, l’éviter ; sa présence vous est interdite ; penser à lui est un crime ! Je ne dis pas cela pour moi ; car, grâce au ciel, je ne pense à rien, je n’aime rien ; mais enfin cela pourrait arriver !

MADAME DE BRIENNE.

Oui… mais je l’espère pour toi, cela n’arrivera pas. Peut-être, après cela, es-tu injuste envers ton mari. Ton indifférence a pu causer la sienne : essaie d’être aimable, pour qu’il le devienne à son tour, et quand même il ne le serait pas…

MADAME DORBEVAL.

Tais-toi ! c’est lui.


Scène IV.

Les précédens ; DORBEVAL.
DORBEVAL, entrant du fond en rêvant, et tenant un carnet à la main.

La spéculation est superbe ; elle est sûre. Si nous avons quelques centimes de hausse… soixante-quinze, vingt-cinq… cela nous fait… (Il écrit sur son carnet.)

MADAME DE BRIENNE, bas à madame Dorbeval.

Est-ce qu’il compose ?

MADAME DORBEVAL, de même.

Du tout, il revient de la Bourse.