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elle rien de surprenant, rien d’inattendu : pas une pensée originale.

POLIGNI, riant.

Il est si difficile de trouver des idées neuves !

HERMANCE.

Surtout en chapeaux.

DORBEVAL, à sa femme.

Vous voyez, chère amie, que vous n’êtes pas prête ; tâchez de ne pas nous faire attendre, et surtout, je vous en prie, de ne pas affecter comme hier cette simplicité de mise et de toilette qui me fait tort. Je ne vous refuse rien pour vos dépenses ; mais ayez au moins la bonté d’en faire. Faites-moi le plaisir d’être heureuse : si ce n’est pour vous, que ce soit pour moi !

MADAME DORBEVAL, doucement.

Aujourd’hui, monsieur, vous ne vous plaindrez pas de moi : je vous demanderai la permission de ne pas vous accompagner…

DORBEVAL.

Y pensez-vous ?

MADAME DORBEVAL.

Par goût, j’aime mieux rester.

DORBEVAL.

J’en suis bien fâché, chère amie ; mais je vous ai acheté une calèche de six mille francs, je veux qu’on la voie.

MADAME DORBEVAL.

J’avais des motifs qui me faisaient désirer de rester chez moi ; mais puisque vous l’exigez…