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Brienne, qui l’a emmenée en Russie, où elle est depuis trois ans.

DORBEVAL.

Elle est mariée ! elle est en Russie ! et c’est pour une pareille chimère que tu compromets ton avenir, que tu refuses un mariage superbe ! Mais si elle était ici, elle serait la première à t’y engager, ou cette femme-là ne t’aime pas ; elle en a épousé un autre par devoir, suis son exemple ; et quand le devoir nous ordonne d’être heureux, d’être riche, d’être considéré, il est doux, il est beau de lui obéir, et c’est ce que tu feras. Tu es décidé ? tu n’hésites plus ?

POLIGNI.

Nous en reparlerons ; nous verrons.

DORBEVAL.

Non, mon cher, il faut brusquer la fortune, la saisir au passage ; je te parle en homme qui la connaît et qui a souvent affaire à elle.

POLIGNI.

Dorbeval, de grâce !

DORBEVAL.

Il faut te prononcer : oui, ou non.

POLIGNI.

Eh ! morbleu ! laisse-moi, fais ce que tu voudras.

DORBEVAL.

Enfin… Ce n’est pas sans peine. Voici ma femme et ma jeune pupille.