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Scène II.

GASPARD, ROBERT.
GASPARD, regardant sortir Pédrille.

C’est cela, des bienfaits, de la reconnaissance ! Voilà comme ils sont tous, et dans l’occasion, vous n’en trouvez pas un.

ROBERT.

Alors, pourquoi vas-tu lui donner la moitié de ce que nous possédons ? Je ne le conçois pas, toi qui es misanthrope, et qui dis toujours du mal de tes semblables.

GASPARD.

C’est vrai, je déteste l’espèce humaine en général, mais en particulier, c’est différent, ça me fait plaisir de les obliger.

ROBERT.

Eh bien, tu as un mauvais caractère ; et je serais bien fâché d’être comme toi. Moi, j’aime les hommes, je les estime, j’en dis toujours du bien, mais je ne leur en fais pas ; je ne donne rien.

GASPARD.

C’est que tu leur ressembles, et tu as raison. Mais voyons, ne perdons pas de temps, c’est aujourd’hui jour de fête, allons nous établir sur la principale place du village, et faisons notre état, vendons de la santé.

ROBERT.

Et qu’est-ce que nous leur vendrons ? nous n’avons