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Après une maîtresse
On court avec ivresse ;
Mais pourriez-vous sans cesse,
Quand j’aurais votre foi,
Passer vos jours à courir après moi,
À courir (bis) après moi.

L’instinct, ma loi suprême,
Ne peut perdre ses droits ;
Près de vous, la nuit même,
Au moindre bruit, vingt fois,
Crac, on me verrait sur les toits.
Et rien qu’à ce nuage
Qui couvre son visage,
Monsieur, dans son ménage,
Ne voudrait pas, je voi,

(Souriant.)

Passer son temps à courir après moi,
À courir après moi.

GUIDO, indigné.

C’est qu’elle a encore l’air de se moquer de moi. Et dire que je ne peux pas vivre sans elle !

MINETTE.

Il faudra cependant vous y faire, maintenant surtout que j’ai un nouveau maître !

GUIDO.

Comment, un nouveau maître !

MINETTE.

Oui, le fils du gouverneur, ce jeune seigneur avec lequel Marianne avait fait marché, ce matin, pour trois florins.

GUIDO.

Qu’est-ce que j’apprends là ? Et où l’avez-vous vu ?