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Air : Aussitôt que je t’aperçois.
GUIDO.

Ah ! dans le bonheur de te voir
Mon âme était plongée !

(Il lui présente un miroir.)
MINETTE, avec empressement.

Donne donc vite ce miroir.

(Se regardant.)

Dieu ! que je suis changée !

(Faisant des-mines.)

Mais c’est égal,
Ce n’est pas mal.

(Avec crainte et regardant derrière.)

Mais est-ce moi
Que j’aperçoi ?
À peine, à peine je le croi.

GUIDO, la regardant.

Ô femmes ! la coquetterie
Chez vous commence avec la vie !

MINETTE, se regardant toujours.

Oh, oui ! c’est bien moi,
Ce doit être moi.
Je n’avais jamais vu mes traits,
Et pourtant je les reconnais.

(Se tournant vers Guido.)

Je suis jolie, n’est-ce pas ?

GUIDO, croisant ses bras.

Elle me demande cela, à moi ! (Avec amour.) Charmante !

MINETTE.

C’est ce qu’il me semblait. Mais au premier coup d’œil on craint de se tromper.

GUIDO, la regardant.

Il faut convenir que j’ai joliment réussi. Tous ces charmes-là, c’est mon ouvrage.