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des hommes, et surtout aux hommes de commerce, et si c’est de l’argent à donner…

DIG-DIG, lui présentant une bourse.

Au contraire, c’est une centaine de florins à recevoir.

GUIDO.

Qu’est-ce que vous me faites l’honneur de me dire ? Eh ! oui vraiment.

DIG-DIG.

La personne qui m’envoie, et qui désire rester inconnue, est un débiteur de votre père, un Indien comme moi.

GUIDO.

C’est donc ça, c’est bien de l’argent qui m’arrive de l’autre monde. Mettons cela dans ma caisse. (Il met la bourse que lui a donnée Dig-Dig dans le petit coffre qui est sur la table.) Ce n’est pas la place qui manque. Ah ! monsieur est Indien ! et comment vous trouvez-vous en Allemagne, en Souabe ?

DIG-DIG.

Mon fils, l’homme est un voyageur. Tel que vous me voyez, je suis né dans le royaume de Cachemire ; mon père, qui était un bonze de troisième classe, m’avait placé dans le temple de Candahar, auprès du grand Gourou de Cachemire.

GUIDO, avec respect.

Auprès du grand Gourou ?… Il a vu le Gourou… Vous avez vu le Gourou ? (Il baise la manche de Dig-Dig.)

DIG-DIG.

Très souvent, mais l’amour des voyages m’a pris ; j’ai vu la France ; j’ai vu Paris.